18 nouvelles marquantes

7 juin 2023

Bilan de session

Temps estimé: 13 minutes

Après une courte session parlementaire à l’automne, le début de l’année 2023 est en apparence sobre sur le plan de la politique québécoise. Une impression de courte durée. L’année s’amorce avec l’annonce d’une réforme spectaculaire en santé, alors qu’une fois de plus les hôpitaux sont complètement engorgés. En éducation, on s’apprête également à voir apparaître de grands changements sous le règne de l’hyperactif Bernard Drainville. Alors que Nathalie Roy devient la deuxième femme présidente de l’Assemblée nationale (Louise Harel ayant brièvement occupé ce poste en 2002), on nous annonce en grande pompe la fin d’un « boy’s club » dans ce rôle plus honorifique que stratégique. Du côté économique, on nous prévient des risques d’une récession au deuxième semestre, qui serait encouragée par une éventuelle baisse de l’inflation. Qu’à cela ne tienne, Catapulte est en première ligne pour analyser les mouvements des collines parlementaires.

  • Cachez ces cabinets-conseils que je ne saurais voir

    Janvier

    Alors qu’une enquête parlementaire vise la firme-conseil américaine McKinsey du côté d’Ottawa, on apprend qu’en 2020, pendant la pandémie, des milliers de dollars en contrats ont été octroyés à cette même firme pour la stratégie de communication du gouvernement, l’approvisionnement, l’embauche de personnel dans les CHSLD et pour de l’aide à la prise de décisions majeures. Bien que le gouvernement admette ne pas vouloir connaître les autres clients de McKinsey, l’apparence de conflits d’intérêts est tout de même inquiétante. Même si faire appel à des conseils externes n’est pas rare, c’est surtout la dévalorisation de l’expertise au sein de l’administration publique et les coûts exorbitants des services qui sont dénoncés.

  • Une nomination controversée, des faux pas et des excuses

    Février

    Le 24 février, l’Assemblée nationale vote, à l’exception de Québec solidaire, une motion s’opposant à la nomination d’Amira Elghawaby à titre de représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie, en raison de propos controversés notamment sur la loi 21. Pendant ce temps, un tweet de la députée libérale Jennifer Maccarone, qui soutient la nomination, place son parti dans l’embarras, tellement qu’elle sera forcée de faire un mea culpa. Justin Trudeau persiste et signe, mais se porte à la défense des Québécois victimes de Québec bashing, le tout dans le but de s’éviter d’avoir à revivre l’épisode de la loi sur la laïcité.

  • Ultime report des maternelles 4 ans?

    Mars

    En 2018, François Legault affirmait haut et fort qu’il mettait son siège en jeu sur une question : celle des maternelles 4 ans. S’il ne créait pas 2 600 places, il quitterait son poste. La pandémie, le manque de main-d’œuvre et les retards de construction occasionnant un manque de locaux dans les écoles aidant, la promesse a été reportée de 4 ans, et sans grand étonnement, le premier ministre est toujours en poste.

  • SAAQ - Les détours sinueux d’un virage techno raté

    Mars

    La Société de l’assurance automobile du Québec avait pourtant un plan. Tout devait bien se dérouler dans cette transition pour une meilleure gestion des services mettant de l’avant une transition numérique majeure. Or, on a plutôt été témoins de files d’attentes monstres, d’usagers frustrés et d’employés embarrassés. Une crise prend du temps à se résorber, la tentative de l’implantation de la reconnaissance faciale quelques mois plus tard n’a donc pas bénéficié d’un bon momentum.

  • Budget du Québec : une baisse d’impôt télégraphiée

    Mars

    Chose promise, chose due : le ministre des Finances, Éric Girard, a procédé à une baisse d’impôt à l’occasion de son cinquième budget depuis son arrivée au gouvernement, qui a autrement peu créé la controverse. Cette décision,décriée par plusieurs experts en politiques publiques et groupes de la société civile, est perçue comme une erreur qui, à long terme, risque de limiter la capacité d’agir de l’État québécois dans ses sphères d’intervention.

  • Mieux encadrer le travail des enfants

    Mars

    L’entrée de (très) jeunes adolescents sur le marché du travail est loin de passer inaperçue. Une visite à votre chaîne de restauration rapide préférée suffit pour le constater. Avec cette main-d’œuvre motivée mais peu expérimentée vient toutefois le risque accru d’accidents ou d’abus au travail, comme en témoignent les chiffres de la CNESST. C’est pourquoi le ministre du Travail, Jean Boulet, a décidé de légiférer sur la question en déposant le projet de loi 14, Loi sur l’encadrement du travail des enfants. Le projet de loi est adopté sans grandes modifications et à l’unanimité, à temps pour la période estivale.

  • Roxham, la fin d’un long périple

    Mars

    Cheval de bataille à l’automne dernier du Parti Québécois, le parti de François Legault a repris le flambeau en début d’année en demandant la fermeture du chemin Roxham. En 2022, près de 40 000 personnes ont emprunté le chemin Roxham sur les plus de 92 000 demandeurs d’asile au Canada. Les partis demandaient la renégociation de l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, remettant notamment en cause la capacité d’accueil du Québec. La visite de Joe Biden a accéléré les choses, le 24 mars les deux pays se sont entendus et Justin Trudeau a annoncé la fermeture en 24h seulement. Bien qu’applaudie par certains, la fermeture a été critiquée notamment parce qu’encore bon nombre de réfugiés tentent encore leur chance par Roxham voire des chemin parfois plus dangereux.

  • Plus de 1000 articles pour réformer le mammouth

    Mars

    Déposé le 29 mars dernier et l’étape des consultations publiques étant déjà terminée, le projet de loi 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, n’aura pas été adopté cette session-ci, malgré l’intention initialement exprimée par Christian Dubé. Une énième réforme, annoncée en campagne électorale et portée par un ministre ambitieux, a donné lieu à une mobilisation importante de la société civile, des partis d’opposition et des acteurs qui œuvrent dans tous les secteurs névralgiques de la santé. Après le virage ambulatoire de Jean Rochon en 1995, la réforme de Gaétan Barrette en 2015, et largement inspirée du rapport Clair, paru en 2001, le ministre veut « shaker les colonnes du temple ». Les attentes sont immenses, mais jamais la société n’aura été autant déterminée à voir le mammouth enfin dompté.

  • Un Fonds et des redevances pour protéger notre or bleu

    Avril

    Avec son projet de loi 20, le ministre de l’Environnement Benoît Charette propose d’augmenter de 900 % les revenus de la redevance sur l’eau perçus par le gouvernement. Cette avancée, saluée par le milieu environnemental, n’arrive pas trop tôt : le règlement en question n’avait pas été modifié depuis 2010. Il faut savoir que le Québec a reçu seulement trois millions de dollars pour les 811 milliards de litres d’eau puisés sur son territoire en 2021. Le projet de loi concrétise également une annonce faite dans le dernier budget, à savoir la création du Fonds bleu, doté d’une première enveloppe de 500 millions de dollars sur cinq ans. Il est cependant encore à l’étude détaillée au moment d’écrire ces lignes.

  • Comment retirer l’épine des agences privées sans se faire mal

    Avril

    Le ministre de la Santé, Christian Dubé, n’en est pas à son premier tour de force avec son projet de méga-réforme du réseau. Le 18 avril dernier, à l’unanimité, et sans tambour ni trompette, les députés ont adopté le projet de de loi 10 en faveur de limiter le recours aux agences privées de placement de personnel et les interdisant dès décembre 2024 dans les grands centres urbains, et un an plus tard dans les autres régions. Ce n’est pas sans coïncidence que le ministre s’efforce à retirer cette épine dans le pied du réseau alors que se négocient les conventions collectives du secteur public. Son objectif ultime : rapatrier le personnel dans le réseau public, ce qui ne sera pas une mince tâche.

  • U-Turn sur la portion autoroutière du troisième lien

    Avril

    Le gouvernement caquiste en a surpris plus d’un avec sa décision, à commencer par son propre caucus, d’abandonner la portion autoroutière de son projet de tunnel Québec-Lévis. Affirmant baser sa décision sur les dernières données colligées par son ministère, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, s’est néanmoins fait contredire sur le plan des chiffres dans les jours suivants. Les oppositions, pour leur part, ont saisi la balle au bond pour remettre en question les motivations réelles de la CAQ. Éric Duhaime en premier lieu, qui a d’ailleurs profité de la posture fragile du ministre Éric Caire pour agiter une pétition exigeant sa démission.

  • Une hausse de salaire litigieuse

    Mai

    L’augmentation du salaire des députés, c’est comme le jour de la marmotte : peu importe quand on le propose, il n’y a jamais de « bon moment ». Alors que les libéraux ont rapidement choisi d’appuyer le gouvernement, Québec solidaire et, dans une moindre mesure, le Parti Québécois ont vivement critiqué cette hausse décidée par et pour les élus. On note une volonté de Québec solidaire de se démarquer dans ce débat, eux qui dénoncent le fait de s’auto-attribuer une augmentation de 30 000 dollars dès cette année. Le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois, bien que souhaitant donner l’exemple, n’a pas imposé aux membres de son caucus de redonner leur hausse de salaire à la communauté. La CAQ est allée de l’avant malgré les irritants : projet de loi adopté!

  • Dépenses du camp du Non de 95 : motion unanime à l’Assemblée nationale

    Mai

    Presque 28 ans après le référendum de 1995, l’Assemblée nationale a demandé, à travers une motion unanime, de lever le voile sur les documents scellés pour « l’éternité », détaillant les dépenses encourues à l’époque par le camp du Non. La motion du mercredi du Parti Québécois a instantanément relancé le débat dans l’actualité. On peut souligner la volonté de transparence de l’ensemble des élus sur un moment aussi névralgique dans l’histoire du Québec. Le DGEQ ne semble pas accéder à la requête, dont nous n’avons probablement pas fini d’entendre parler!

  • Immigration économique… 100% francophone

    Mai

    En campagne électorale, la CAQ a voulu faire de la langue un enjeu majeur en immigration, déclarant qu’il serait « un peu suicidaire » d’augmenter les seuils. Quelques mois plus tard, le gouvernement a annoncé viser une immigration économique 100% francophone. En mai, il annonce vouloir atteindre cette cible dès 2026 et, contre toute attente, qu’il envisage aussi d’augmenter les seuils de 50 000 à 60 000 immigrants permanents par année. Pour finir, exit la réforme du PEQ qui avait créé l’émoi lors de son premier mandat : le gouvernement a finalement choisi d’en alléger les critères.

  • Des projets pilotes prometteurs pour l’hospitalisation à domicile

    Mai

    Huit projets pilotes verront le jour à Montréal et Québec l’an prochain. Une initiative soulignée notamment par la Fédération des médecins spécialistes qui, en plus de désengorger les urgences, permettra aux patients éligibles de bénéficier des soins dont ils ont besoin dans le confort de leur domicile, sous surveillance constante, mais à distance. Un exemple concret de l’évolution de la médecine grâce aux nouvelles technologies.