L’inauguration du second mandat de Donald Trump a donné un spectacle lourd de symbolique à bien des égards. Jeff Bezos, le créateur et principal actionnaire d’Amazon, était directement derrière le vice-président JD Vance. Shou Zi Chew de Tik Tok, Mark Zuckerberg de Facebook, Elon Musk de Tesla et récent propriétaire de X (Twitter), Sundar Pichai de Google : les GAFAM étaient tous aux premières loges de cette journée symbolique du 20 janvier.
Donald Trump est officiellement le plus vieil homme à être élu président des États-Unis. Il a déclaré dans son discours inaugural qu’il était toujours en vie pour rendre l’Amérique grande à nouveau, solidifiant son narratif de souverain de droits divins.
Le président a été très clair : il va utiliser l’urgence nationale pour la frontière et l’énergie. C’est un discours clairement scripté et à certains égards plus posé qu’à l’habitude qu’a livré le président des États-Unis nouvellement arrivé en poste.
Il a promis de restaurer la grandeur de l’Amérique tout en dénonçant un système de justice « vicieux », un gouvernement inefficace, et des institutions publiques coûteuses, mais insuffisantes, notamment en santé et en éducation.
Ses résolutions du discours inaugural n’ont pas tenu longtemps. Devant ses partisans, il a parlé pendant une heure, allant dans toutes les directions, multipliant les affirmations fausses. Il a aussi affirmé clairement que sa priorité est l’immigration illégale et pas l’inflation qui accable l’Américain moyen.
Joe Biden et Kamala Harris étaient présents, tel que le veut la tradition de passation pacifique du pouvoir. Mais la pilule semblait dure à avaler : Donald Trump a promis de détruire le Green New Deal et de « drill, baby drill ». Pour diminuer au maximum les freins à l’exploitation pétrolière, le 47ième président a décidé de déclarer l’état d’urgence énergétique nationale.
En 36 heures, le nouveau président a déjà signé plus de 200 décrets. Bien que plusieurs risquent d’être renversés par la Cour suprême, le temps que le tout se rende devant les tribunaux, de nombreux changements auront été effectués et seront difficiles à changer par la suite.
Parmi ses décrets les plus significatifs : l’urgence nationale à la frontière lui permettra de renvoyer des centaines de milliers de sans-papiers. Il entend aussi davantage militariser la frontière avec le Mexique et a déclaré les cartels comme organisations terroristes.
Les tarifs de 25 % avec le Canada devraient entrer en vigueur le 1er février. Le dollar canadien est d’ailleurs à un plancher, avec 0,69 $ par rapport au dollar américain. En réaction à cette situation, le premier ministre Justin Trudeau et sa ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, sont déjà à chercher d’autres partenariats commerciaux à travers le monde. Il y aurait aussi des intentions de réagir dollar pour dollar aux tarifs douaniers. Ce sont donc des mois moroses qui s’annoncent pour l’économie canadienne. Du côté du gouvernement du Québec, le premier ministre François Legault affirme qu’il protégera les Québécois coûte que coûte face aux mesures protectionnistes annoncées par Trump.
Les Américains entendent aussi récupérer le canal de Panama et affirmer leur Destinée manifeste, annonçant ainsi beaucoup d’instabilité mondiale à venir.