Remaniement : ça veut dire quoi pour les régions ?

Remaniement du conseil des ministres, quel impact pour les régions ?

2 September 2025

Analyse

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Un remaniement ministériel attire toujours l’attention pour les changements de visages et les équilibres politiques qu’il révèle. Mais au-delà des gros titres, dans le contexte qui nous occupe, l’exercice peut s’avérer un moment déterminant pour les régions comme pour bien des secteurs d’activités.  

Bien sûr, il est impératif d’être prêt pour anticiper le chamboulement des canaux d’influence, la redistribution des priorités et la redéfinition d’alliances possibles entre le gouvernement et toutes les parties prenantes. Toutefois, en cette rentrée parlementaire, le jeu de chaises musicales à Québec doit être vu comme une occasion favorable pour les acteurs régionaux. 

Que ce soient les entreprises, les organisations de tous horizons, ou les municipalités, il est nécessaire de rapidement intégrer la nouvelle cartographie politique à Québec après un remaniement. Qui dispose désormais des leviers décisionnels dans les dossiers structurants en développement économique, en environnement, en habitation, en infrastructure ou en ressources naturelles ? Aussi, en comprenant rapidement les sensibilités, les priorités qui animent les nouveaux et les nouvelles ministres, les démarches de relations gouvernementales seront d’autant plus efficaces pour permettre d’adapter ses stratégies de représentation. 

Pour les régions du Québec, ce remaniement pourrait avoir une incidence notable. Dans le contexte du désamour entre la CAQ et le cœur du Québec, les membres du gouvernement fraîchement nommés devront marquer rapidement leur arrivée, faire de bons coups et livrer des gains rapides. Cela sera d’autant plus marqué pour les régions. Il n’y aura pas de temps à perdre pour se positionner et saisir les occasions qui découleront des nouvelles priorités gouvernementales. En captant l’attention et en étant au premier plan, les chances seront au rendez-vous pour transformer un changement politique majeur en gain concret pour les territoires. 

Chaque remaniement ministériel constitue un moment politique déterminant. Or, à un an des élections, dans un contexte de sondages défavorables et après une défaite cuisante dans Arthabaska, le terrain est particulièrement propice pour que les régions reprennent la main. Cela peut notamment passer par la nomination de nouveaux ministres responsables régionaux, afin de faire remonter les enjeux et les projets locaux au conseil des ministres. L’exemple de l’Abitibi-Témiscamingue, dont le ministre attitré ne provient pas de la région, illustre bien ce décalage. Dans ce nouveau paysage, les stratégies et les priorités en affaires publiques doivent s’adapter à ces réalités afin de tirer parti des nouvelles occasions d’influence.