À Lévis, la campagne électorale s’annonce comme un moment charnière. Depuis l’ère Gilles Lehouillier, la mairie semblait pratiquement verrouillée d’avance. Cette fois-ci, pour la première fois en plus d’une décennie, le jeu est ouvert et l’issue du scrutin demeure incertaine.

Si les personnalités et les styles s’opposent, le cœur du débat est ailleurs : quelle place pour Lévis dans la grande région de Québec et au-delà ? La ville connaît une croissance démographique et économique marquée, mais elle se heurte à des défis d’infrastructures criants : transport, urbanisme, services publics. Le fameux troisième lien, qui plane depuis des années, cristallise à la fois les espoirs et les frustrations. Tout le monde en parle, personne ne le voit venir, mais aucun candidat ne peut l’ignorer, malgré l’impuissance du maire ou de la mairesse sur cette infrastructure majeure.

C’est cette conjoncture qui rend l’élection si importante. Lévis n’est plus une ville-satellite. Elle a une place à prendre dans le débat métropolitain, une voix à faire entendre auprès de Québec et d’Ottawa. Le ou la prochaine mairesse aura le mandat de transformer ce potentiel en pouvoir réel.

Un autre facteur pourrait jouer un rôle décisif : la participation électorale. Habitués à des résultats prévisibles, de nombreux Lévisiens s’étaient peut-être désintéressés du scrutin municipal. Mais dans une course serrée, chaque voix comptera, et un faible taux de participation pourrait favoriser une surprise.

Cette fois, rien n’est écrit d’avance. Lévis a l’occasion de redéfinir son avenir, et peut-être de redessiner son image : une ville dynamique, affirmée, qui ne se contente plus de suivre le rythme de la capitale voisine, mais qui trace sa propre voie en collaboration avec Québec.