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En novembre dernier, notre développeur web, Martin Choquette Scott, s’est envolé pour Lisbonne, au Portugal, afin de prendre part au Web Summit, véritable Mecque du numérique rassemblant plus de 70 000 participants venus des quatre coins du monde. Cet événement, réputé pour être le plus important au monde dans le domaine technologique, fut le théâtre de discussions captivantes sur l'intelligence artificielle (IA), l’Internet des objets et l’infonuagique. Le tout, alimenté par la présence de plus de 2 600 jeunes entreprises innovantes.
Aujourd’hui, nous vous partageons quelques-unes des réflexions qui ont accompagné Martin depuis son retour au pays.
Les avis quant aux implications de l’IA sur notre quotidien et sur la place croissante que prendront ces technologies dans les années à venir fusent de toutes parts. Bien que plusieurs soient optimistes face à ses avantages, il importe de souligner quelques bémols relatifs aux considérations éthiques, aux cadres réglementaires et à la gouvernance de l'IA qui ont été mis en lumière lors de nombreuses présentations faites au Web Summit.
L’un des moments clés de l’événement fut la présentation de Meredith Whittaker, ancienne employée de Google et présidente de Signal Foundation, qui a partagé ses appréhensions quant à l’absence de démocratisation dans le domaine de l’IA.
« Je pense que mes craintes concernent moins la technologie elle-même que le fait qu'elle soit développée et contrôlée par un petit nombre de grandes entreprises dont les intérêts sont, bien sûr, les intérêts de l'entreprise, à savoir le profit, la croissance et la satisfaction des actionnaires, pas nécessairement le bien social », a déclaré Whittaker, qui a également co-fondé l'AI Now Institute.
« L'IA qu'ils vendent, qu'ils autorisent, qu'ils créent, qu'ils déploient nécessite d'énormes quantités de données, nécessite d'énormes quantités de puissance de calcul et renforce efficacement et étend le modèle économique de la surveillance, qui est au cœur de tant de préoccupations dans le monde en ce qui concerne la technologie non responsable. »
D’un autre côté, l’intelligence artificielle participe à des innovations prometteuses, notamment dans le domaine de la santé. Par exemple, MediRapp AG transforme le diagnostic par ultrasons en automatisant tout, de la collecte de données au diagnostic en passant par la création de rapports. Avec l'IA, MediRapp rend l'ensemble du processus plus rapide, plus précis et plus efficace en plus d’améliorer considérablement les soins aux patients. C'est une excellente démonstration de la manière dont l'IA peut traiter des quantités presque illimitées de données et fournir une analyse qui augmente la qualité des résultats et aide à une meilleure prise de décision.
Que ce soit une montre, un appareil ménager ou une voiture, les objets connectés sont et seront de plus en plus présents dans notre quotidien. L'intelligence artificielle a démarré une transformation profonde de l'Internet des objets, en accélérant le nombre d’applications de ces dispositifs connectés. Le fait que votre réfrigérateur puisse bientôt préparer votre liste de courses et la transmettre au commerçant afin qu’elle soit prête le samedi matin est déjà impressionnant en soit.
Cependant, l’une des innovations ayant le plus impressionné se trouve dans l'avenir de l'interaction linguistique. Unbabel, une entreprise d'IA qui offre des services de traduction. Cette dernière a dévoilé un nouveau projet appelé Unbabel Halo, un appareil portable d’intelligence artificielle prédictive et de capteurs biologiques pour aider les individus à communiquer via leurs pensées. Lors d’une présentation, Vasco Pedro, cofondateur et PDG de cette organisation, a démontré comment l'appareil fonctionne en temps réel, en prenant des questions de l'audience puis en répondant par message WhatsApp affiché sur le grand écran, sans jamais taper ou parler.
Ce type de technologie ouvre des horizons vertigineux. Non seulement elle promet de faciliter la communication entre les personnes parlant différentes langues, mais elle pourrait également devenir un outil précieux pour ceux qui ont des difficultés de langage sévères. L’entreprise envisage d’ailleurs de développer l'appareil pour les patients atteints de SLA (sclérose latérale amyotrophique) et d'autres handicaps physiques afin qu'ils puissent parler à leurs proches après avoir perdu leurs facultés de parole ou de mouvement.
L’arrivée de l’intelligence artificielle en éducation suscite débats et questionnements, autant au niveau du plagiat que des erreurs pouvant émaner de la technologie à l’insu de son utilisateur. Plusieurs sont néanmoins d’avis qu’il faut préparer les étudiants à utiliser cet outil – puisqu’on ne pourra pas toujours empêcher son utilisation – en l’intégrant dans la pratique des enseignantes et enseignants.
Divya Gokulnath, co-fondatrice de l'entreprise Byju’s, a déclaré avoir vu « une perturbation positive de l'IA dans l'éducation au fil des ans », réfutant l'idée que la technologie est plus intelligente qu'un pédagogue formé pour la maîtriser.
Au mieux, l'IA est un excellent outil de soutien pour une enseignante par exemple. La raison en est que l'assistant IA a le potentiel de prendre en charge des tâches routinières qui doivent être effectuées, afin que celle-ci puisse se concentrer sur la pédagogie auprès des élèves et l’apprentissage des compétences fondamentales (ou fondamentalement humaines).
L’intelligence artificielle, une technologie qui semble désormais bel et bien ancrée, est aussi révolutionnaire que l’arrivée du Web il y a quelques décennies. Sachant que les enfants apprennent à une vitesse inouïe, leur apprendre à utiliser cet outil pour mieux en maîtriser les modalités semblent désormais un incontournable.
